Vous pensiez avoir tout vu en matière de sneakers ? Attendez de découvrir l’histoire incroyable — mais bien réelle — des “Satan Shoes” : des Nike Air Max 97 revisitées, intégrant dans leur semelle une vraie goutte de sang humain. En 2021, ce projet fou du collectif artistique MSCHF et du rappeur Lil Nas X a secoué l’univers du streetwear… et mis le feu à la toile. Retour sur une opération aussi provocante que controversée, qui a défrayé la chronique bien au-delà du monde de la mode.
Comment sont nées les “Satan Shoes” et pourquoi ont-elles autant fait parler ?
À l’origine, tout part d’une collaboration entre le collectif MSCHF — connu pour ses œuvres irrévérencieuses — et l’artiste Lil Nas X, à l’occasion du lancement d’un nouveau clip. Les baskets, basées sur des Nike Air Max 97, sont customisées à l’extrême : semelle rouge translucide, détails sataniques, numérotation limitée (666 exemplaires)… et surtout, l’ajout d’une goutte de sang humain véritable mélangée à de l’encre. Le geste, voulu comme un coup de buzz, va faire mouche.
En moins d’une minute, les paires sont vendues à prix d’or (plus de 1 000 dollars chacune) et déchaînent passions et polémiques. Les réseaux sociaux s’enflamment, entre fascination pour l’objet et rejet du message. La combinaison du marketing provocant, de l’aspect collector et de la participation de Lil Nas X suffit à transformer la basket en icône instantanée… mais aussi en sujet d’attaque.
Pourquoi Nike a-t-il attaqué le projet en justice ?
Les “Satan Shoes” n’étaient pas un produit officiel Nike. La marque à la virgule, bien qu’ayant fourni les modèles de base, n’a jamais cautionné la transformation ni l’ajout de sang humain. Face au tollé — et à la confusion auprès des consommateurs — Nike réagit très vite : une plainte est déposée pour atteinte à l’image de marque et contrefaçon.
L’affaire fait la une de la presse internationale : Nike réclame le rappel immédiat de toutes les paires, et MSCHF accepte d’en racheter ou d’en rembourser une grande partie. Cet épisode rappelle à quel point la personnalisation extrême de sneakers peut se heurter aux limites du droit et de la communication des grandes marques.
Qu’est-ce que cela dit de la culture sneakers et du marché aujourd’hui ?
Les “Satan Shoes” sont devenues un symbole : on parle désormais de baskets comme d’œuvres d’art, capables de provoquer, de diviser, mais aussi d’atteindre des prix records en revente. Pour certains, cette histoire a ouvert la voie à des collaborations encore plus osées, pour d’autres, elle marque la frontière entre art et provocation pure.
Quoi qu’on en pense, impossible de nier l’impact de ces sneakers : elles restent l’un des objets de collection les plus insolites et discutés des années 2020. Et vous, seriez-vous prêt à porter une paire contenant une goutte de sang humain ? Parfois, la réalité dépasse largement la fiction dans le monde de la basket.